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Tag Archives: Martine Aubry

Et pour Martine Aubry bien sûr !

On ne mesure pas assez la portée du scrutin de ce soir.

Allez, encore quelques petites heures d’attente…

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2919108548_b5b751254dLe 75ème congrès du Parti socialiste s’est donc achevé ce midi à Reims sans synthèse ni quelconque alliance majoritaire. On peut évidemment parler d’échec, car quelques jours encore le Parti socialiste affichera au grand jour ses divisions. Cette division est aussi le reflet d’un parti au fonctionnement réellement démocratique, où les militants sont amenés à se prononcer avant tout sur des textes avant de choisir leurs dirigeants, dans une séquence politique qui dure tout de même deux semaines.

Mais il est vrai également que faute de réelle clarté dans le premier vote militant sur les textes d’orientation, faible écart entre chaque motion et aucun ne dépassant les 30%, il peut sembler préférable de redonner la parole aux militants pour trancher entre trois candidats, Benoît Hamon, Martine Aubry et Ségolène Royal, représentant trois conceptions différentes du Parti et de la stratégie qu’il doit prendre plutôt que d’avoir pris le risque d’un mauvais accord entre dirigeants à l’occasion de la nuit des résolutions.

Une fois la démocratie exprimée, chacun devra prendre acte d’un résultat qui ne souffrira plus aucune contestation, et le Conseil national de samedi devra être celui de l’unité retrouvée.

Demain soir, les militants socialistes votent.

L’onde de choc historique de l’élection de Barack Obama ne peut qu’amener à relativiser le sens du scrutin et des querelles socialistes.

Et pourtant. La victoire d’Obama est celle d’une longue marche. Celle des Afro-américains comme nous le martèlent les médias. Celle d’un candidat, comme le retraceront de nombreux documentaires et ouvrages dans les mois à venir. Mais c’est aussi celle de la reconstruction d’un parti, le Parti Démocrate, incapable durant de nombreuses années de se remettre de la défaite d’Al Gore à la présidentielle de 2000, de faire face aux années Bush mais également de tirer un trait sur les années Clinton.

La comparaison avec le Parti socialiste actuel est simple. N’ayant toujours pas tourné la page des années Jospin tout en ne s’étant pas remis de la défaite de 2002 (les éternels débats sur la rénovation tournent depuis en rond et au ridicule) le Parti socialiste est aujourd’hui dans l’incapacité de faire face à la politique de Nicolas Sarkozy, pas plus qu’il n’arrive à développer un discours audible sur la crise internationale.

C’est là le premier enjeu du congrès de Reims. Répondre à cette crise du Parti socialiste pour que celui-ci ne soit pas simplement le premier parti d’opposition, mais bien le prochain parti majoritaire. Si la majorité issue du congrès de Dijon et de la synthèse du Mans a volé en éclat, c’est peut être bien qu’il faut en cesser avec ce discours qui aura structuré l’action du PS depuis 2003, « parler dans l’opposition comme si nous étions au gouvernement », mais bien tenir dans l’opposition un discours que nous respecterons une fois au gouvernement. A l’occasion du congrès de Reims s’ouvre une séquence de reconstruction du Parti socialiste qui se terminera en 2011 avec la désignation du candidat à l’élection présidentielle.

A titre personnel et alors que mon parcours militant me portait plus à suivre la motion C portée par Benoit Hamon, je voterai demain pour la motion D, dont la première signataire est Martine Aubry. Car aujourd’hui l’objectif n’est plus de savoir si nous serons la plus grosse minorité du Parti, ou de savoir combien l’aîle gauche du Parti pèse ni même s’il existerait chez les uns ou les autres une certaine pureté idéologique (quel agacement d’entendre des camarades dire « nous étions les seuls à vous le prédire », « nous sommes les seuls qui jamais ne feront… »), mais bien de savoir si nous sommes en capacité d’exercer la responsabilité de diriger ce parti, en dehors de toute synthèse ou accord d’appareil, sur la base d’une orientation validée par les militants.

Martine Aubry a montré cette capacité à rassembler autour d’elle des personnalités et des militants de sensibilités différentes, répondant ainsi immédiatement à des questions simples comme celle de savoir comment dépasser le débat autour du Oui et du Non de 2005 pour construire ensemble un nouveau projet européen.